Eau dans l'Indre : l'heure est aux interdictions ( 25/06/2005 ) Le préfet de l'Indre a signé hier un arrêté instaurant des interdictions d'usage de l'eau, applicables depuis ce samedi matin et jusqu'au 15 octobre. |
Il fallait s'y attendre, comme nous vous le disions dans notre édition de vendredi. C'est donc fait. Pour les particuliers habitants de l'Indre, cela se traduit concrètement par l'interdiction de laver son automobile en dehors d'une station de lavage, d'arroser les pelouses ou de remplir les piscines privées. Pour les agriculteurs du département et selon l'endroit où se trouve leur exploitation, les mesures vont du plan d'alerte au plan de crise. Pour eux, les pompages en cours d'eau ou nappes sont soit autorisés une partie de la journée seulement (l'après-midi), soit carrément interdits. C'est le cas notamment pour les agriculteurs dont les terres se trouvent sur les bassins versants de l'Herbon, de l'Anglin en amont, de l'Indrois, du Brion, de l'Allemette, de l'Igneraie, de la Grosse planche et de la Vignole. Ces interdictions sont à géométrie variable. Elles prennent en compte la nécessité de préserver la ressource en eau et le besoin de ne pas bloquer la machine économique. C'est ce qui explique la possibilité laissée, selon les secteurs, aux agriculteurs de pomper. C'est ce qui explique aussi des mesures — surprenantes au premier abord — de l'arrêté préfectoral. Ainsi, il décide l'interdiction de l'arrosage des terrains de sport, mais autorise celle des greens des terrains de golf. Quant aux practices et fairways, leur arrosage est juste limité (la nuit). On pourrait y voir l'intervention du lobby des golfeurs, ce que dément Emmanuel Aubry, le secrétaire général de la préfecture de l'Indre. « Un green, c'est 120.000 € et ça a un intérêt touristique, donc économique », explique-t-il. C'est ce respect de l'intérêt « touristique donc économique » qui sauve pour l'instant les espaces verts en massifs fleuris que les collectivités vont pouvoir continuer d'arroser. De même, l'arrêté reconnaît l'intérêt économique pour le particulier des légumes du jardin : les potagers destinés à la consommation peuvent toujours être arrosés. Nous sommes donc en situation de restriction, mais devra-t-on aller plus loin s'il ne se met pas à pleuvoir abondamment. Oui, confirme Emmanuel Aubry : s'il ne se met pas à pleuvoir abondamment, un arrêté plus rigoureux pourra être pris par le préfet. Christophe COLINET NOUVELLE REPUBLIQUE |
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Le commissaire européen à l'Emploi, aux affaires sociales et à l'égalité des chances, Vladimir Spidla a appelé lundi à Tours les Européens à relever ensemble les défis du recul de la natalité et du vieillissement, en ouvrant le 25ème congrès international de la population.
"Le recul de la population est une réalité en Europe", a déclaré M. Spidla, rappelant que l'Allemagne et l'Italie pourraient dans les décennies qui viennent voir diminuer leur population, celle de l'Espagne stagner grâce à l'immigration, seules la France et la Grande-Bretagne la voyant augmenter.
"La combinaison du vieillissement et du faible taux de fécondité (...) ne doit pas remettre en cause les valeurs qui fondent notre modèle social, en particulier l'universalité d'une protection sociale de qualité", a ajouté M. Spidla.
Le commissaire européen s'exprimait au côté du ministre français délégué à la Recherche et l'enseignement supérieur, François Goulard, et des organisateurs de ce congrès qui réunit jusqu'au 23 juillet quelque 2.000 spécialistes venus de 110 pays, l'année même où la population mondiale doit atteindre les 6,5 milliards d'habitants.
"Deux phénomènes majeurs nous interpellent: l'accroissement démographique de la planète et son vieillissemement démographique en Europe et aussi sur la planète", a souligné M. Goulard qui a demandé aux congressistes de réaliser "une synthèse (...) utile aux décideurs nationaux et internationaux".
Présentant les enjeux de la rencontre, qui a lieu une fois tous les quatre ans, la présidente du comité international d'organisation, Catherine Rollet, a élargi le débat démographique à l'ensemble du monde.
"Comment gérer les quelque trois milliards d'humains qui vont s'ajouter d'ici 45 ans aux 6,5 milliards que nous sommes déjà ?" a-t-elle interrogé.
Rappelant que l'accroissement de la population allait surtout se produire dans les pays pauvres, Mme Rollet a avancé un second thème de réflexion: le partage des richesses et des savoirs. "L'espérance de vie peut passer du simple au double selon les pays", a rappelé l'universitaire.
"Troisième question: le vieillissement. Demain, nous compterons beaucoup plus de personnes âgées, voire très âgées. Comment leur permettre de vivre humainement ? Quelles influences ces changements auront-ils sur l'âge de la retraite ? Cela ne plaide-t-il pas pour une formation tout au long de la vie ?" a-t-elle ajouté.
Le congrès abordera aussi "la question des migrations, qui ont façonné l'histoire de l'humanité", a souligné Mme Rollet.
A ce titre, le président de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (UIESP), Jacques Vallin, a souligné qu'il fallait "revoir le problème des migrations". "On peut s'interroger sur la frilosité de l'Europe sur ce point", a-t-il commenté en référence à la politique restrictive de l'Europe en matière d'immigration.
"Imaginons l'entrée de la Turquie en Europe: y aurait-il une déferlante turque ? C'est peu probable. Ouvrir les frontières aux pays du Maghreb serait-il dramatique ?"